Les Baléares

La centrale d'Ambés

J'apprécie vraiment cette région du Sud-Ouest, je passe plusieurs weekend à Portet sur Garonne avec Didier, on en profite pour se faire des séances cinéma, et en cette année 1979 on est gâté, Apocalypse Now, Alien, Hair que du bonheur. Lundi nous avons rendez-vous avec Jean Louis sur une centrale thermique près de bordeaux, il s'agit de la centrale d'Ambés sur l'estuaire de la Gironde. Le chef est rentré chez lui à Marmande et nous avons gardé le tube HY. Le dimanche après-midi on charge ma moto dans le camion avec le matériel de plonge, on partira dans la nuit, on doit récupérer Jean Louis au passage sur la route. Si au début tout se passe bien le Citroën avale les kilomètres dans la nuit noire, cela ne va pas durer hélas !, un peu avant d'arriver à Agen un grand bruit et le moteur se coupe, en roue libre je gare le tube sur le bord de la route, Didier qui s'était assoupi se réveille en sursaut.


Didier :

« Qu'est ce qui se passe ? »

Moi :

« Je crois qu'on vient de casser le moteur, une bielle je pense »

Il est 5 heures du matin, on décharge la moto et je file vers un garage pour chercher une dépanneuse, Didier finit sa nuit dans le camion, plus tard je trouve un garage ouvert et on fait remorquer le tube, je trouve un café pour téléphoner à Jean Louis et le prévenir de notre mésaventure, bien sûr il peste et il me dit qu'il vient nous chercher avec sa voiture. Les heures passent on attend devant le garage et soudain on voit arriver notre chef bien aimé avec sa vieille R5, on lui explique ce qu'il nous est arrivé, lui de répondre :

Jean Louis :

« bon on va charger tout le matériel de plonge dans la R5 »

Et là, c'est un grand moment, n'importe qui aurait abandonné l'opération et notre voyage vers Ambés, mais pas Jean Louis, la conscience professionnelle ?, la peur de la réaction de Raymond ?, je penche plus tôt pour la première option. Il ronchonne, démonte la banquette arrière et on charge le compresseur "Bernard", le narghilé, les bouteilles tampons, les plombs, les sacs avec les volumes et un jerrycan, quand on sait le poids que fait à cette époque le compresseur et l'équipement, aujourd'hui encore je me demande comment on a pu mettre tout cela dans la R5. Nous voila reparti Jean Louis dans l'auto chargée à ras-bord et Didier et moi-même le suivant en moto, on arrivera dans l'après midi à la centrale d'Ambés, EDF a déjà prévenu Raymond que l'équipe attendue ne s'est pas présentée ce matin.

Jean Louis :

« Bon je vais appeler Raymond pour le prévenir »

A peine à t-il fini de faire le numéro et de se présenter qu'il entend Raymond brailler dans le combiné :

Raymond :

« Mais bon Dieu ! tu es oû ? qu'est-ce que tu fous ?

Jean Louis :

« pff je suis aux Baléares ! »

Raymond :

« Qu'est que tu fous aux baléares ? »

Jean Louis :

« Mais non, on est à Ambés »

Et il lui explique toute l'histoire, cela ne calme pas vraiment Raymond, mais bon, il raccroche et revient vers nous,

Jean Louis :

« Ce con, il a vraiment cru que j'étais aux Baléares !, c'est pas possible »

Le soir même on réalisera notre première plongée sur une pomperie en bord de l'estuaire de la Gironde, au bout d'un appontement métallique, la visibilité est nulle le courant violent, une journée comme on les aime!

a suivre

© 2016 Patrice Cotty 27240
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