Première plongée

Petit travaux manuel

Apprentissage du soudage subaquatique

Cagoule avec son phare de tête et le passe-fil pour les communications

Pour l'instant ma glace est ouverte je ne suis pas relié au compresseur et au narguilé qui nous fournira l'air respirable, et c'est vrai on ressemble tous à une bande de phoque perdu sur une banquise, ceux qui ont déjà enfilés leur palmes accentues cette image, il nous reste plus qu'à s'approcher du bassin.

Dans la cour de la SOGETRAM, trône une piscine de plain-pied au niveau du sol, sa particularité se sont les grands hublots rectangulaires qui permettent à tous de voir les plongeurs évoluer par 4m de fond, une pompe directement relié à la nappe phréatique permet son remplissage en un peu plus d'une nuit, l'eau est cristalline mais particulièrement froide. Dans son fond en béton jonche des blocs, des tubes en acier, un établi des échafaudages en tube et quelques palplanches métalliques. De mémoire j'ai rarement vu quelqu'un s'y baigner de son plein grès même en été, involontairement quelques fois, ils sont taquins ces scaphandriers.

Nous y voilà, je suis complètement équipé ou presque, il me reste que cette satanée ceinture de plomb de 12 à 14kg à mettre sur les reins. Perché en haut de la piscine, en réalisant une rotation j'aperçois toute la cour du moulin avec les camionnettes en stationnement, de l'autre côté des jardins privatifs déjà en fleur, et face à moi le bassin et l'échelle métallique pour y pénétrer. Je ferme la glace après l'avoir humecté d'un petit crachat des familles pour éviter la buée, je réalise un essai de communication avec mon binôme, un stagiaire comme moi sauf que lui il se tient l'étage en dessous face au hublot d'où il pourra me surveiller, en l'occurrence il s'agit de Didier MARTY, un toulousain ex-pompier et fort sympathique.

Le but de cette première plongée est simple, on nous demande d'évoluer au fond, de déplacer des petits blocs de béton d'une vingtaine de kilos, et de se familiariser avec ce foutu VVC. Je me retourne, enjambe l'échelle et commence à entrer dans l'eau, j'immerge complétement la tête me dégage des barreaux de l'échelle et la oh miracle, malgré mon attirail et tous mes plombs, je suis dans une apesanteur très agréable, la soupape de tête continue à lâcher de l'air, je m'enfonce doucement, je plaque mon nez sur le rebord intérieur de la cagoule sous la vitre pour souffler et compenser la pression qui s'exerce sur mes tympans, en quelques secondes je suis au fond et je ressemble à un culbuto, en effet au départ il faut un certain temps pour trouver son équilibre, se pencher vers l'avant se retourner et tout simplement se mouvoir.

Jusqu'ici tout va bien comme on dira plus tard dans un film, je parle avec Didier, m'approche du hublot pour le saluer et je fais attention de ne pas faire des nœuds avec les autres narguilés des trois ou quatre autre stagiaires qui sont au fond avec moi, puis comme souvent le naturel est revenu au galop, j'ai voulu faire le mariol, j'ai commencé à palmer trop vite, voulu déplacer les blocs de béton comme si j'étais en surface à toute vitesse, et la réalité du milieu s'est rappelée à moi, j'ai commencé à m'essouffler, et du coup à remonter en surface en palmant, j'arrive au bord, sort la tête de l'eau m'accroche à l'échelle et face à moi je vois accroupi Hervé PORTHEAULT qui me demande ce qui m'arrive, je lui répond :

« Ouvre ma glace, je suis essoufflé, ouvre »

« Déjà tu te calme, et si je t'ouvre la glace le stage s'arrête ici pour toi, réfléchi »

C'est la douche froide, je me suis toujours demandé si il était sérieux, aurait 'il vraiment mit cette menace à exécution ?, quoi qu'il en soit, ce jour-là j'ai contrôlé ma respiration, repris doucement mon souffle et je suis redescendu, bien sur cette fois en faisant attention de ne plus me mettre dans le rouge. La fin de la journée s'est déroulée normalement, l'après-midi j'étais aux communications et Didier dans la piscine à ma place, je sais que demain une autre surprise nous attend.