Exercices spéciaux

Au long des semaines suivantes, nos journées se déroulent au rythme des descentes de l'Eure et de multiples travaux dans la piscine, découpage, soudage, perforation de blocs en béton et l'apprentissage de plusieurs outils pneumatique ou hydraulique; mais nous avons aussi pratiqué quelques exercices plus cocasses que je vais expliquer ci-après. Le moulin est bordé par la rivière Eure et il dispose de plusieurs vannages équipés de vantelles avec des brinbales sur cric, celles-ci une fois remontées laissent passer le flot de la riviére dans un tourbillon étourdissant qui entraine tout sur son passage.

Aujourd'hui le but et de se mettre à l'eau en volume, sans narghilé, petit pierre nous explique que la puissance de l'eau et quelque chose qu'on imagine mal et que nous serons sans doute un jour ou l'autre amenés à rencontrer, et que certains scaphandriers de SOGETRAM ont eu l'occasion hélas d'expérimenter.

« Nous avons levé la vantelle suffisamment haute, vous allez vous mettre à l'eau et approcher doucement fur à mesure du vannage et a un moment vous ne pourrait plus résister, croiser les bras devant vous en vous touchant les épaules et laissez-vous partir les pieds en avant »

Même si dans le groupe une certaine hardiesse nous pousse parfois à commettre certains actes irréfléchis, on a tous eu un moment d'hébétude, et le sourire de nos formateurs m'a même poussé à me demander si c'était une farce ou un exercice réel, la réponse je l'ai eu rapidement.

On est trois ou quatre dans l'eau, nos pieds touchent le fond et le pavage qui se trouve en amont de se vannage, on avance à petit pas en arque boutant notre dos au courant, mais on sent bien qu'a un moment on ne pourra plus résister, et qu'il n'y a pas de retour en arrière possible, il va falloir passer sous cette vanne et de préférence en laissant le moins de chose dépasser !

J'avance encore un pas, j'ai les doigts de pieds qui se crispent dans les bottes du volume comme-ci cela pouvait me retenir encore un peu, pure illusion, je ne peux plus résister, je suis happé par l'aspiration du courant qui s'engouffre sous la vanne, je me laisse partir sur le dos les pieds en avant et les bras bien rentrés, la tête dans les épaules, je suis avalé mais aussitôt rejeter en aval du vannage dans les remous tumultueux de la rivière, ouf j'ai rien touché, ça été vite et intense, sans doute un truc qui ferait fureur dans un parc d'attraction de nos jours. On est quelques-uns à recommencer car en fait on y a pris gout à ces sensations fortes, et la jeunesse et de fait insouciante, et se retrouver à une dizaine à barboter en aval cela nous fais bien rire, on a même oubliés que l'on vient d'apprendre à quoi pouvait ressembler un « renard ».

Je commence à me sentir de plus en plus à l'aise dans l'eau avec ce vêtement, j'apprécie son confort, le fait de ne pas être oppressé, j'en oublie même les petits désagréments comme la douleur aux épaules parfois causée par le serre collerette métallique, et le poids de la ceinture de plomb sur les reins plus particulièrement lorsqu'on travaille à plat ventre. La cagoule du « spriro » à une spécificité, sa vitre s'ouvre facilement même lorsque l'on est au fond, il faut bien bloquer la fermeture avec son arrêtoir, mais malgré cela il peut arriver lors d'un choc ou d'un accrochage qu'elle s'ouvre, dans ce cas pas de panique, il faut bien plaquer son visage à la jupe, baisser la tête vers le sol, l'eau reste ainsi contre le visage et ne pénètre qu'en quantité infime dans le vêtement ce qui donne le temps de refermer cette foutue vitre. Le coté désagréable et qu'une fois fermée il faut se redresser et là.., on a un bon bol d'eau froide qui vous descend sur la poitrine, quoi qu'il en soit c'est aussi un exercice qu'il faut maitriser car cela peut vous sauver la vie et le pire dans cette situation et de céder à la panique comme dans beaucoup de cas d'ailleurs

Avant de venir à Garennes j'exerçais le métier de soudeur et de chaudronnier, c'est donc avec plaisir que j'aborde les travaux de découpage et de soudage, je ne sais pas encore à ce moment que cela sera une grande partie de mes futures occupations subaquatiques.

La fin de semaine approche, tout comme la fin du stage a Garennes sur Eure, car lundi nous prendrons la route pour la Corrèze, et plus particulièrement pour Argentat, la bas il y a parait 'il des barrages EDF ou nous allons pouvoir réaliser des plongées profondes. Cela va nous changer, en effet une des particularités de « l'école SOGETRAM *», c'est qu'elle se trouve dans les terres en campagne et qu'il n'y a pas plus de 4m de profondeur dans la piscine. Il faut donc s'expatrier pour trouver de la profondeur et parfaire notre apprentissage à des plongées plus « conséquentes ».

(*) De nos jours toutes les écoles de scaphandriers ou presque (Belgique en carrière) se trouvent au bord de la mer, et disposent de site de plongée avec de la profondeur.

                                                          Passage sous la ventelle

© 2016 Patrice Cotty 27240
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