Chalon-sur-Saône

Un soir à Garennes on m'informe que l'on a besoin d'un soudeur confirmé pour le chantier de Chalon-sur-Saône, on installe un siphon métallique pour l'usine KODAK en travers du canal, je dois faire mes sacs pour y être demain dans la journée. Un pote de mon stage Claude KERRIEN qui est parti sur le chantier de l'ile du levant, m'a laissé sa 2CV verte, elle me rendra de grand service pour mes premiers chantiers. C'est parti en ce début du mois de juin me voilà donc en déplacement, je vais découvrir du pays, j'arrive en fin de journée à Chalon-sur Saône et j'ai juste comme indication l'adresse d'une pension ou je dois retrouver mon chef de chantier un certain Guy Tissot. Après quelques recherches, je fini par trouver l'hôtel ou se trouve l'équipe, je les trouve à table, il y a Guy, Vernhes surnommé « jules » et un grutier d'une société extérieure, je leur demande :

« Il n'y a pas normalement un gars de mon stage avec vous, Chavigny ? »

Tissot me bougonne,

« Le hippie il est à l'auberge de jeunesse, de toute façon l'hôtel est complet »

Un peu décontenancé par sa réponse, j'informe l'assistance que je vais allez le retrouver pour voir si je peux moi aussi dormir la bas. Après avoir pris l'adresse auprès de la patronne du lieu, me voilà parti à la recherche de l'auberge de jeunesse ou je rejoindrais l'ami Jean François Chavigny.

Non Jean François n'est pas un « hippie » mais, c'est un phénomène plein de ressources qui ne recule devant rien et les « plans de Chavigny », je vais avoir l'occasion d'en bénéficier. Après avoir pris une chambre, il m'explique le chantier, les tarifs et formalités de l'auberge de jeunesse, et où il mange le midi et le soir, et ce n'est pas simple.

JF :

« Le midi je mange à la cantine du lycée, le soir j'ai un plan pour manger chez kodak, j'ai récupéré des tickets, mais ici c'est la misère le soir il nous enferme et on est obligé de faire le mur pour rentrer, du coup je laisse une fenêtre ouverte »

Moi :

« Et bien c'est tout un programme pourquoi pas allez avec les autres à la pension ? »

JF :

« Bah Tissot je le vois assez dans la journée, mais j'ai un plan par l'intermédiaire d'un jeune que j'ai vu près du chantier, on ira bientôt voir un foyer en ville »

Il m'inquiète le Jean François et je ne suis pas au bout de mes surprises, et ce qui va suivre et digne d'un film comique des « charlots », on laisse comme convenu une fenêtre d'une salle au rez-de-chaussée entrouverte pour notre retour et on part boire un verre en ville avec la                   « deudeuch ».

Mais au retour de notre petite virée vespérale, on constate que le gardien a fermé la fenêtre et qu'on est à la rue, heureusement entre temps, un car de jeunes suissesses a pris possession des lieux. Nous sommes comme deux guignols dans la cour, et les helvètes à la fenêtre du 1er étage, une discussion sympathique s'instaure, et elles décident de nous aider. Au bout de quelques minutes un drap blanc orné de plusieurs nœuds est déroulé par la fenêtre contre le mur, commence alors l'escalade vers la chambre des filles, on est jeunes, elles aussi, la suite n'est pas racontable, mais la première nuit à chalon fut vraiment sympathique.

Le lendemain, retour à la réalité, on est sur le chantier, une partie de l'équipe plonge pour travailler sur la souille et moi je raccorde par soudage deux tubes métalliques de plus de 1.50 m de diamètre avec l'aide du grutier et d'un centreur à rouleaux.

Demain Chavigny doit m'emmener vers son nouveau foyer, dans le centre de Chalon-sur-Saône, j'appréhende un peu, mais bon pour l'instant je grille de la baguette. 

© 2016 Patrice Cotty 27240
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