Les débuts

Cette première journée nous permettra aux joyeux drilles et à moi-même de faire connaissance avec les installations et le personnel du moulin, Petit Pierre nous a réunis dans une salle de cour qui borde le dortoir aux allures de chambrée militaire. Aujourd'hui encore je me rappel des bribes de son discours de présentation :

« Garennes sur Eure est un village d'environ 900 habitants qui voit sa population doubler l'été avec les campings aux alentour, vous allez rester ici pendant 4 a 5 semaines pour apprendre à évoluer sous l'eau, dans la piscine et dans l'Eure et ensuite nous terminerons ce stage par des plongées plus profondes dans un barrage du massif central, mais votre formation ne s'achèvera qu'après un an de travaux dans les différentes équipes ou vous serez affectés »

Le décor était planté, personne n'était sur d'aller au bout, petit pierre nous met en garde le chemin sera long, il faut déjà satisfaire à la visite médical, réussir le stage et s'adapter à la vie de chantier avec toutes les contraintes que nous allons rencontrer, il précise que souvent deux ans après sur les vingt stagiaires d'une cession, il en reste que 2 ou 3 à continuer le métier.

« Et maintenant une dernière question, ... est ce que vous savez tous nager ? »

La salle rigole, mais pas lui, il sourit car c'est arrivé plusieurs fois d'avoir un stagiaire ne sachant pas nager.

Au court de cette journée, on apprend à se connaitre entre stagiaire, on vient de milieu différent, on échange nos parcours, nos expériences et motivations qui nous ont conduit à Garennes. Certains viennent de l'armée, d'autre de la plongée sportive et moi je suis un peu anxieux, je peux bien l'avouer aujourd'hui, mon expérience avant d'arriver ici se limite à mes plongées en apnées au large de golfe juan étant gamin pour pécher les oursins et un baptême en bouteille dans la piscine municipale d'Evreux. Lors de l'entretien préalable au stage j'ai rencontré M Roger ARMELA, et j'ai bien vu qu'il doutait des fadaises que je lui avais contées mais il m'a laissé ma chance, certainement avec ses raisons.

L'ambiance au moulin était très conviviale, des grandes tablées dans une salle commune avec une bonne cuisinière locale, des petits déjeuner avec des grands bols de café comme pendant mon enfance à la ferme avec cette odeur de beurre et confiture, vraiment on se sentait bien. Le soir dans l'immense dortoir, à une époque où on ne s'isoler pas derrière son IPHONE, les rires fusaient, et il y avait même quelques scaphandriers confirmés de l'entreprise qui se joignait à la chair fraiche pour raconter leurs journées de chantier. On était admiratif, curieux et parfois on oser même prendre la parole, il faut dire qu'il y avait des sacrés numéros dans cette assemblée.

Les douches et les toilettes étaient un peu vétuste, la robinetterie chantait, les portes en bois claquées, mais au bout d'un moment tout le monde regagnait son lit et une fois la lumière éteinte on pouvait laisser notre imagination vagabonder au fond des océans ou autre eaux lointaines.

Les jours suivants ne furent pas les plus passionnants, ils consistèrent aux études des différentes règles et à la physiologie de la plongée, Boyle Mariotte Dalton et Archimède deviendront nos nouveaux compagnons de lecture du soir.

© 2016 Patrice Cotty 27240
Optimisé par Webnode
Créez votre site web gratuitement ! Ce site internet a été réalisé avec Webnode. Créez le votre gratuitement aujourd'hui ! Commencer